L'ordre de mission

Ingmar n'avait pas bronché du long. Le dos droit, les bras croisés, il ne bougeais même pas la tête, seuls ses yeux bougeaient et observaient, comme toujours ce qu'il se passait aux alentours. Tout en écoutant attentivement ce qui l'attendait. En s'engageant dans cette aventure, il n'était pas certain de trouver ce qu'il cherchait. Mais... il avait besoin de moyens, et les quelques années passées en tant que paysan l'avait surement un peu rouillé dans ses capacités de combattant.
Donc cela n'était donc que bénéfique. Et avoir des amis "pesant" dans le milieu lui semblait être une bonne idée.

Il se décida alors. Il se leva, et d'un mouvement vif, alla signer d'une croix le contrat. Ne sachant pas lire, il n'avait pas vraiment d'autres choix. Cela fait, il regarda autour de lui, puis sortit de la pièce, non sans poser une dernière fois son regard sur la fillette. Puis sans un mot, il disparu dans l'embrasure de la porte, et il retourna auprès du vieil Henrick pour boire une ou deux chopes.

Dès que celles-ci furent vidées, il se leva de son tabouret, et quitta la taverne. Il pris la direction, d'un pas vif, de la petite masure qu'il partageait avec Henrick. Il y rassembla le peu d'affaires qu'il possédait, à savoir quelques vêtements de rechanges, un ou deux bols en bois et quelques plantes pouvant êtres utiles. Puis, après avoir attisé quelque peu le feu dans l'âtre, il alla se coucher, pour être en forme pour le départ.

Adelheid attendit que tous ces aventuriers quittent la pièce. Elle resta prêt de son maître et mentor, Sir Lothar.
Enfin, lorsqu'elle sentit que s'était le bon moment elle s'adressa à lui :

"Maître... A la dernière bataille, j'ai dû manier le bouclier que vous m'avez offert. Mais je crains qu'il ne soit trop lourd pour moi. Je vous demande la permission que l'un de vos larb... Hum... Sujets l'amène à la forge pour le rééquilibrer pour moi ? Cela serait possible ?"

Elle attendit une réponse, gardant une stature plus ou moins droite dû à sa timidité.

Lothar regarda Adelheid d'un air étonné et répondit en souriant :

Lothar : "Ahah ! Le bouclier, c'est surtout pour le protocole, Adelheid. Lorsque je suis chez moi, il faut que les autres me voient avec quelqu'un portant un bouclier. Mais il ne quittera pas la selle de mon cheval durant l'aventure. Comme tu le sais, mon bras gauche ne me permet pas une grande latitude défensive."

Et il montra d'un signe de tête l'ancien emplacement de son bras gauche.

Adelheid esquissa un sourire. Cela étant, elle paru troublé. Elle répondit :

"Certes messire, je ne doute en aucun cas de l'inutilité d'un tel objet pour vous en combat. Vous êtes passé maître dans l'oblitération de vos adversaires avant que ceux-ci vous touche. Mais pour ma part, j'imagine qu'au delà du protocole, il me faut me former au maniement d'un tel ustensile guerrier."

Elle reprit son souffle, elle n'aimait pas mettre autant de forme dans ses paroles, puis elle reprit enfin :

"Cela me serait peut-être d'une grand aide pour la mission qui s'annonce, car malgré votre enseignement, je sais que nous allons au devant de nombreux périls"

Elle prit, à la fin de cette phrase, un air adulte et sérieux pour son jeune âge. C'est évidemment quelque chose que Lothar avait déjà constaté. Venant de bonne famille, elle avait acquis une certaine fierté, qu'elle poussait parfois au delà des limites du raisonnable. Cependant, sa demande n'était en aucun cas maladroite et brutale, Adelheid avait mesuré sa voix et son ton pour qu'elle soit la plus neutre possible.

[Je suis désolé pour les fautes de syntaxe, j'essaie de mettre du style donc il faut laisse le temps au temps pour que je m'adapte ]

[Désolé pour la suppression du post précédent, j'avais fait un pain.]

Lothar : "Quant au tien ... Hmmm ... Oui bien sûr, bien sûr, cela serait plus prudent et d'ailleurs, cela conviendrait bien à un enseignement de ce type (il disait cela en étant pensif). Soit, tu apporteras ton bouclier en personne à la forge et Alrick (le forgeron) te montreras comment l'on rééquilibre un écu."

Sur ces propos, qu'il sentait être bien sentis, Lothar se leva et partit en direction de sa demeure. Il se retourna vers Adelheid qui le suivait :
"ne rentre pas tard. Il faut encore préparer ton barda et d'autres choses. Tu es dispensée de service à table ce soir. Fais ajuster ce bouclier."
Puis, se tournant vers Sylas qui devait bien être dans les parages :
"Sylas, vous laisserez Adelheid vaquer à ses préoccupations ce soir. Nous avons à faire vous et moi. De la paperasse [il soupira] et les comptes. (à voix basse) nous emportons tout de même une coquette somme..."

Et Lothar s'éloigna.

Adelheid savait une chose sur Lothar : s'il ne comprenait presque rien aux choses de l'esprit, il avait toujours à coeur de percer les secrets qui se refusaient à son esprit. En des termes qu'une enfant pouvait mieux comprendre : Lothar et Sylas en avait pour une bonne partie de la nuit, et Adelheid avait donc le champ libre ...

Adelheid était heureuse. Elle masqua évidemment cette joie, de peur que Lothar se ravise et ne lui mette sur le dos quelques corvées ennuyeuses. Elle prît donc le casque de Lothar, le raccompagna jusqu'à son cheval et plaça celui ci à l'arrière de la selle en prenant soin de bien l'attacher.

Elle s'empressa ensuite de rentrer au château, en esquivant le plus possible les rues mal fréquentée et la lumière pour que les villageois ne fasse pas trop attention à elle.

[Tu me dis si je suis arrêté ou choppé dans les rues, auquel cas ce qui suit ne sera peut être plus d'actualité]

Une fois rentré au chateau, elle alla vers la forge. Il était déjà tard, et le vieux Alrick (qu'elle connaissait assez bien) n'aimait pas être dérangé aussi tard. Pour respecter certaines convenances, elle frappa à la porte du forgeron.

"Alrick, Alrick ? C'est Adelheid. Messire Lothar désire ajuster le poids de mon bouclier. Il veut que je vous assiste pour apprendre, ouvrez moi !"

[Pareillement, s'en suit une phase de RP, que nous ferons en MP pour éviter de surcharger cette page ]

Après avoir effectuer cette besogne, fort peu intéressante pour la jeune fille, elle se dirigea vers la bibliothèque de Lothar. Une bibliothèque qui était fort peu garni, mais qui avait le mérite de contenir des récits d'histoires intéressantes, et quelques curiosités qu'Adelheid rêvait d'emporter pour avoir de la lecture dans ses rares moments de tranquillité. Arrivé à la porte, elle écouta d'abord, pour savoir si Lothar et Sylas avait décidé de faire la besogne de lettre et d'esprit que Lothar avait annoncé.

[Et là dernière petite phase en apparté . l'activité est au maximum pour Adelheid avant le départ ^^]

Finalement, après avoir (ou non) fait tout ce qu'elle avait à faire, elle se dirigea vers sa chambre pour terminé de rassembler ses affaires. Elle mit tout dans son sac, le remplissant autant qu'il pouvait être. Prenant par ci par là des aliments qui se conserveraient bien, sa couverture de survie, etc...
Il était alors temps de dormir... Une courte nuit, mais une nuit suffisante.

Lothar wrote:"Sylas, vous laisserez Adelheid vaquer à ses préoccupations ce soir. Nous avons à faire vous et moi. De la paperasse [il soupira] et les comptes. (à voix basse) nous emportons tout de même une coquette somme..."

Sylas lança un regard approbateur au seigneur Lothar et lui répondit :

Sylas : « Il me semble également que nous ne devrions pas manquer d’occupation pour cette nuit….
Cependant, si vous me le permettez, je souhaiterais inviter notre ami Gnome à emporter avec lui un exemplaire du contrat, prendre le temps qu’il désire pour le décortiquer et, dans l’éventualité où celui-ci lui conviendrait, à revenir vers nous pour nous faire part de sa décision. »

Il regarda Grimm, interrogateur, et ajouta :

Sylas : « Peut-être pourriez-vous prendre la nuit pour réfléchir et vous présenter, si vous souhaitez vous joindre à nous, au lieu de rendez-vous demain matin. »

Sur ce, il déposa un exemplaire dudit contrat devant le Gnome puis emboita le pas de Lothar. Étonnamment, aucun mot ne sortit de sa bouche sur le chemin du retour. Depuis le temps qu’ils se côtoyaient, Lothar savait pertinemment que ces rares moments de mutisme trahissaient une forte désapprobation de la part de Sylas.

Grimm n'avait rien dit et était resté en retrait. Il observa surtout la réaction différents individus qui siégeaient près de lui... De sa condition de gnome, il ne souhaiterait nullement qu'une personne lui soit hostile durant ce voyage si il venait à l'accepter.

Alors que les autres se levèrent, et signèrent avant de prendre congé chacun de leur côté, Grimm patientait.
Puis, le majordome lui apposa le contrat sous les yeux. Il le lu aussitôt pendant que ce dernier lui adressa la parole. Enfin, dès que Sylas tourna les talons accompagné de son seigneur, le gnome éleva la voix.

Isigoth : "Vous faire languir ne me servira à rien. Il fît une pause afin qu'ils estompent leurs pas. C'est un bien petit contrat que voilà... La décision de Grimm est dors et déjà prise. Si vous lui permettez, Grimm souhaiterait vous accompagner dans cette quête, à titre tout à fait diplomatique. Grimm s'intéresse aux cultes, langues et savoirs, ce voyage ne peut que lui être bénéfique."

Le gnome attendait une réponse claire des deux hommes. Il resta assis au fond de la pièce.

Sylas esquissa un sourire pincé suite à la remarque du Gnome sur la longueur du contrat et sans se retourner, ajouta :

Sylas : « Vous savez, nous sommes ici en territoire Ogre et bien que je ne me permettrais jamais de critiquer cette société, il faut avouer qu’ils ne sont pas du genre à s’encombrer de belles paroles et de documents interminables. J’ai donc rédigé ce contrat dans l’optique qu’il convienne au Baron d’Ogremont plus qu’à vous. »

Puis, se retournant vers Grimm :

Sylas : « Enfin, vous me voyez ravi de votre décision. Je ne doute pas que vos compétences de négociation ainsi que votre érudition nous soient grandement profitables durant ce périple. De surcroît, comme vous l’avez si bien dit, ce voyage risque de nous réserver son lot de surprises. »

Il s'avança vers le Gnome et tourna son regard vers Lothar.

Lothar répondit, aussi étrangement que cela puisse paraître, d'un ton clair, précis et protocolaire : "Nous sommes heureux, en la personne du baron Ghislain d'Ogremont et moi-même, de voir que d'illustres représentants d'autres peuplades s'intéressent à l'élévation de notre baronnie, et ne s'y opposent pas, et même, s'y engagent volontiers."

Et l'homme sortit de la pièce, sans plus donner d'indications, ce qui était troublant de la part du chef de guerre expérimenté qu'était Lothar.

Suite aux mots du seigneur Lothar, le gnome plissa les yeux. Comme si ce dernier était resté sur sa faim lors de cet échange. Il ajouta alors que le chevalier quittait la pièce :

Isigoth : "Ne soyez pas si formel. Grimm ne le fait pas en l'honneur du baron d'Ogremont, Grimm le fait pour lui-même."

Dès lors la chose dite. Il tourna son masque vers le majordome. Isigoth saisit une plume en glissant sa maigre main droite bandée dans la manche de sa pèlerine; Et, d'un mouvement de poignet, apposa sa signature sur le contrat.

Isigoth : "Voilà qui est fait."

Le gnome ne bougeait pas de sa chaise, et restait silencieux. Sûrement attend-il le départ du majordome pour quitter la pièce à son tour.

Sylas récupéra le contrat du Gnome et le rangea soigneusement avec les autres dans une poche de sa veste. Il remit son monocle en place et s’adressa à Grimm.

Sylas : « Ne vous formalisez pas de la réponse du seigneur Lothar, il peut lui arriver de s’exprimer de façon bien mal appropriée. Il ne vous aura certainement pas échappé qu’il s’agissait là d’une réponse formatée qu’il aurait pu servir à n’importe quel interlocuteur. »

Il marqua une pause et reprit.

Sylas : « Comme je le disais, je ne doute pas que vos compétences s’avéreront très utiles en temps voulu et cette nouvelle démonstration de diplomatie de Lothar me conforte dans ce sens.

Peu importe vos motivations, vous serez un atout pour ce groupe et je nous félicite, malgré mes maladresses à votre égard, d’avoir pu attiser suffisamment votre curiosité afin de vous convaincre à nous accompagner. »

Puis il conclut en détournant le regard, légèrement honteux.

Sylas : « Je tenais tout de même à vous présenter mes excuses si j’ai pu vous paraître désobligeant. Je n’ai rien contre vous, je ne connais simplement que trop peu votre culture et ne sais pas forcément adapter mon comportement en présence d’un représentant de votre espèce. J’imagine que ce voyage me permettra d’en apprendre davantage sur vous.

Sur ce, je me dois de vous laisser, je ne voudrais pas faire attendre le seigneur Lothar trop longtemps. »

Il se dirigea prestement vers l’escalier, espérant rattraper Lothar devant l’auberge.

Lothar et Sylas repartirent donc vers la motte, en compagnie de Mandrin, que Lothar ne voulait pas laisser seul.

Une fois arrivé au château, Lothar prit une collation rapide et partit s'installer dans la bibliothèque pour commencer à faire les comptes.
Mandrin, quant à lui, fut installé dans une chambre d'invité, sous étroite surveillance à la demande du seigneur.

Isisoth avait réalisé un simple geste de la main, afin de transmettre le message "ce n'est rien" à Sylas.

Enfin, lorsque tous étaient partis, ce dernier soupira et retira son masque.
Seul dans cette pièce, il le posa face à lui sur la table et s'assied correctement en ne le quittant pas des yeux.
Le vrai visage d'Isigoth : un gnome faiblard, cornu, aux très longs cheveux d'ébène.

Isigoth, s'adressant à son masque : "Eh bien, tout se passe comme tu le souhaites Grimm ?"

Il resta un instant lui-même, puis, entendant des pas, remit son masque en s'accroupissant de nouveau sur sa chaise.
Suite à quoi le gnome remonta à l'étage où son verre d'alcool l'attendait.

[Le MJ réalise, pour votre bien à tous, une ellipse scénaristique d'une heure ou deux ]

La nuit avançait, sur Picourt-les-Ours. Déjà, la motte castrale, demeure du seigneur Lothar, n'était plus éclairée que par les torches qui découpaient les formes des échauguettes et des meurtrières du donjon. A l'intérieur de la haute-cour, tout était calme. A l'intérieur de la basse-cour, le village, tout le monde dormait aussi profondément, les villageois étant fatigués par l'attaque qui avait eu lieu au petit matin.

Isigoth Và Grimm était à l'auberge, assis tranquillement à un coin de la salle principale où le tenancier servait paisiblement les derniers verres d'alcool aux marathoniens du crépuscule. Akshan, l'Urza bleu du groupe, était assis non loin et sirotait une bière tout en écrivant des choses dans un journal. L'on avait pas vu son compère, l'homme-chien mystérieux, depuis quelques temps.

De son côté, Ingmar était rentré chez lui, dans la masure du vieil Henrick, depuis maintenant une bonne heure et demie. Le vieux dormais déjà, mais Ingmar terminait de s'afférer sur son paquetage. Il sortit pour ramasser et empaqueter des plantes qu'il avait mises à sécher sur le perron de la masure lorsqu'il vit arriver Narakäsh, l'homme-chien, tout haletant.
Narakäsh : "Vous, l'elfe ! Ah ! J'avais bien vu que vous habitiez ici, vites ! Venez avec moi, nous devons rejoindre les autres à l'auberge au plus vite. J'ai vu une colonne d'hommes qui se dirigent vers la motte, vers la haute-cour. Ils ne portent pas de lumières, pas de torches, et les gardes du chateau ne sont pas visibles, ils doivent dormir, rasserénés par la bataille de ce matin ! Je crains le pire. Venez tout de suite !"

Et il se mit à courir vers l'auberge.


.....................................

Pendant ce temps, à l'intérieur de la deuxième enceinte, bien protégés par les palissades de la haute-cour, Adelheid était rentrée dans la demeure de Lothar. Au rez-de-chaussée, la salle à manger était vide et aucune odeur de graillon n'émanait de la cuisine. Lothar n'avait pas mangé ce soir et les serviteurs avaient tôt fait de nettoyer les cuisines et d'aller se reposer.

Un feu mourant crépitait sans ambition dans l'âtre de cette pièce centrale.

Brisant le silence de ce château endormi, Adelheid entendait les voix étouffées de Lothar et de Sylas, la première énervée, la seconde, calme et posée. Malheureusement, ces deux voix venaient de la bibliothèque.
Adelheid s'approcha de la porte et écouta un moment la conversation.

Sylas tentait d'expliquer à Lothar les subtilités de la comptabilité mais celui-ci, exaspéré, n'écoutait rien et répétait sans cesse : "On repart de rien ! Ca ne va pas ! Si seulement je remettais la main sur ce livre de compte, nous aurions une base ! C'est incroyable, où ai-je bien pu le mettre ?!"

[Tout le monde peut répondre ici. Ne faites pas de coquilles de timing, respectez l'action qui s'approche en ne court-circuitant pas les autres joueurs attention à ce que vos personnages savent de la situation en cours ]

Lothar wrote:Lothar et Sylas repartirent donc vers la motte, en compagnie de Mandrin, que Lothar ne voulait pas laisser seul.

Arrivé au château, Sylas prit le chemin de sa chambre. A cette heure, tout le château était plongé dans un profond silence. Seul le bruit de ses pas résonnait dans l’obscurité.

En passant devant une fenêtre entrouverte, Sylas entendit le bruit perçant du métal frappé. Il sourit en s’imaginant la jeune Adelheid frappant de toutes ses forces le cerclage métallique de son bouclier et se surprit à relativiser le travail qui l’attendait.

Il poussa la porte de sa chambre, alluma une chandelle et se dirigea vers son bureau. Il éclaira la tranche de plusieurs livres posés sur une étagère, tira un lourd grimoire bordeaux et ressortit de sa chambre en prenant la direction de la bibliothèque.

Il fut le premier à arriver sur place et commença à préparer un espace de travail. Il aligna deux chaises de part et d’autre d’un long bureau de bois éclairé par deux chandeliers et posa sur celui-ci deux nécessaires à écriture, un petit tas de feuilles, le registre détaillé de la bibliothèque ainsi qu’un ouvrage géographique détaillant la région.

Sylas commençait tout juste à relire les dernières entrées du livre rouge lorsque la porte s’ouvrit sur la silhouette massive du seigneur local. Il attendit que Lothar ait pris place avant de rompre le silence.

Sylas : « Très bien, Monsieur, par quoi voulez-vous commencer ? »

Lothar wrote:"On repart de rien ! Ca ne va pas ! Si seulement je remettais la main sur ce livre de compte, nous aurions une base ! C'est incroyable, où ai-je bien pu le mettre ?!"

Sylas regardait Lothar gesticuler dans tous les sens et rattrapa, in extremis, une bouteille d’encre que le seigneur fit sauter en tapant du poing sur le bureau.

Sylas : « Monsieur, puisque je vous dis que j’ai noté les derniers chiffres du livre des comptes dans mon registre personnel… Vous savez très bien que vous pouvez me faire confiance sur l’exactitude de ces données, je ne me serais pas permis de préparer le voyage de demain sans savoir dans quel état se trouvait votre trésorerie. »

Il tourna le livre rouge pour que Lothar puisse le consulter et montra du doigt le bas d’une page ou se trouvait un tableau rempli de chiffre.

Sylas : « Vous voyez, le dernier solde nous permet aisément de couvrir la totalité des frais de ce voyage. »

Voyant que Lothar se torturait toujours pour savoir ce qu’il était advenu de son livre de comptes, Sylas ajouta :

Sylas : « De plus, nous partons demain. Vous ne comptiez tout de même pas emmener ce livre avec vous ? Vos sujets auront tout le temps de le retrouver en notre absence… s’il n’est pas réapparu d’ici là… »

Mage univers wrote:De son côté, Ingmar était rentré chez lui, dans la masure du vieil Henrick, depuis maintenant une bonne heure et demie. Le vieux dormais déjà, mais Ingmar terminait de s'afférer sur son paquetage. Il sortit pour ramasser et empaqueter des plantes qu'il avait mises à sécher sur le perron de la masure lorsqu'il vit arriver Narakäsh, l'homme-chien, tout haletant.
Narakäsh : "Vous, l'elfe ! Ah ! J'avais bien vu que vous habitiez ici, vites ! Venez avec moi, nous devons rejoindre les autres à l'auberge au plus vite. J'ai vu une colonne d'hommes qui se dirigent vers la motte, vers la haute-cour. Ils ne portent pas de lumières, pas de torches, et les gardes du chateau ne sont pas visibles, ils doivent dormir, rasserénés par la bataille de ce matin ! Je crains le pire. Venez tout de suite !"

Et il se mit à courir vers l'auberge.

Après ses mots, Ingmar réagis au quart de tour. Dans un sens, le combat lui manquait, et à son grand désarroi, il se surprit à avoir un petit sourire en coin, satisfait des évènements en cours. Il ravala donc son sourire, hocha la tête en signe de compréhension, et partit lui aussi en courant, après avoir expressément rangé ses plantes séchées dans son sac, qu'il laissa dans la masure. Il rattrapa sans peine l'homme-chien, qui ne pouvait courir aussi vite que lui. Celui-ci semblait essoufflé, et à sa vitesse maximum, alors qu'Ingmar lui trottinait gentiment pour rester à sa hauteur.
Cependant, tout en courrant, il se demandait pourquoi des hommes attaquerait de nuit en groupe. Qui plus est, il se devait de rester méfiant, il ne connaissait pas non plus l'homme-chien, et le fait qu'il ne parlait pas les langues locales mis à part un mauvais humain lui compliquait la tâche. Dans tout les cas, il savait qu'il pouvait toujours partir en sprintant et il était sûr de semer ses adversaires.
Et donc, toujours à côté de l'Homme-chien, il avançait dans la nuit.

[Adelheid devait répondre mais sa réponse se fait attendre, je vais donc répondre avant.]

Lorsqu'ils entrèrent dans le débit de boisson de Picourt-les-Ours, Ingmar et Narakäsh constatèrent l'atmosphère embrumée d'un bar, en fin de soirée.

Ils se dirigèrent prestement vers les camarades qui étaient présents : l'homme-ours et le gnome et Narakäsh dit tout bas : "Cohorte d'hommes en noir qui se dirigent discrètement vers l'enceinte du château. Ca sent le coup fourré. Nous devrions y aller."

L'Urza sortit de sa rêverie extrêmement rapidement lorsqu'il entendit ses mots, et fit un signe de tête d'assentiment.

Quelques instants plus tard, la troupe laissait le bar aux derniers clients et se hâtait en silence vers la colline du fort.

Adelheid entendît toute la discutions entre Lothar et Sylas... Planqué derrière la porte, comme elle avait toujours l'habitude de faire lorsqu'elle présentait une discutions intéressante. Soudain, la jeune fille se souvînt d'un détail... Quelque chose qui était à la fois amusant et terrible ! C'est elle qui avait le livre de compte de Lothar.

Cette situation cocasse pouvait toute fois se retourner à son avantage. Elle frappa alors à la porte et entra. Elle fît une courbette comme pour s'excuser d'intervenir et dît :

"Maître, dans le soucis de ma formation, j'ai pensé que malgré le voyage que nous nous apprêtons à entreprendre quelques ouvrages de lecture et d'esprit permettrait d'affiner mes connaissances et d'occuper mes instants de besogne par une activité plus saine. M'autorisez vous à prendre quelques livres ? J'en prendrai soin vous pouvez compter sur moi !"

Elle termina cette phrase avec un petit sourire enfantin. Cela avait parfois l'effet escompté et attendrissait le vieux chevalier rabougri.

[Rabougri ?! D'où il est rabougri Lothar ? Il a 5D en endurance ^^ bougon peut-être :p]

Si Sylas et Lothar avaient eu le don de lire dans les esprits, ils auraient compris le stratagème d'Adelheid et se serait offusqué de ce que l'enfant trouvât Lothar rabougri. Mais aucun des deux n'avait cette compétence et Lothar acquiesça d'un signe de tête.

Lothar : "Oui. Tu peux prendre quelques livres. En silence, nous nous occupons de chiffres, Sylas a besoin de calme pour se concentrer."
Ceci, Sylas l'avait entendu et était pleinement en droit de s'offusquer ^^

En entendant entrer quelqu’un, Sylas décrocha son regard du papier recouvert de notes posé devant lui. Non mécontent de cette interruption qui lui permit de reposer ses neurones, il fut tout de même étonné de voir entrer Adelheid. Il savait bien que la jeune fille était amatrice de lecture mais pas au point de venir à la bibliothèque en pleine nuit, de surcroît la veille d’un voyage.

Il attendit que Lothar accède à la demande de la jeune fille avant de prendre la parole d’un ton réprobateur.

Sylas : « Il me semble, jeune fille, que vous devriez déjà être couchée. Nous partons tôt demain. »

Il avait pris l’habitude de la vouvoyer lorsqu’il devait lui faire des remontrances, d’une part pour se donner un peu plus d’autorité, mais aussi afin de se déculpabiliser d’avoir à disputer cette enfant qu’il appréciait.

Il continua d’un ton plus doux.

Sylas : « Enfin, quel genre d’instructeur serais-je si je n’étanchais pas la soif de connaissances de ma jeune élève… »

Il ajouta en pointant du doigt un bureau à l’entrée de la bibliothèque.

Sylas : « Il s’agit de livres que j’ai rapportés hier sans avoir le temps de les ranger. Je t’invite grandement à t’y intéresser, particulièrement celui traitant de l’impact des animaux à fourrure sur le développement géopolitique d’un pays. Tout bonnement passionnant ! »

En effet, dans la lueur d’une chandelle, une pile de quatre livres attendait sagement d’être rangée. Malgré l’âge de ces ouvrages, leurs couvertures avaient su garder leur état d’origine. Lothar n’était pas particulièrement impliqué dans la conservation de cette bibliothèque, il semblait simplement que ces livres n’aient quasiment jamais quitté leurs rayonnages.

La jeune enfant acquiesça d'une signe de tête envers Sylas. La remarque de Lothar la faisait rire intérieurement mais elle parvînt à se contenir. Elle alla donc à la pile de livres, les prît dans ses mains et commença à aller dans les différents rayonnages pour les ranger un par un (sauf l'ouvrage que Sylas lui avait conseillé). Non pas qu'elle s’intéressait à ce genre de lecture, mais parce qu'il fallait parfois faire des sacrifices dans le monde dans lequel elle vivait pour faire bonne impression et ne vexer personne.

Finalement, à l'abri des regards, dans les rayonnages, elle prît discrètement le livre de compte de Lothar et le remis entre deux ouvrages, sur l'étagère la plus haute, en utilisant la petite échelle présente sur chacun des meubles. Puis, feignant la chute, elle fît tomber plusieurs livres à terre, livre de compte compris.

[test d'adresse : 3D. Résultat : 20 (réussite je pense xD)]

[Je laisse au MJ le loisir de décrire la réaction de Lothar et à Maxime celle de Sylas ^^]

Dans la bibliothèque du donjon de Picourt-les-Ours, l'on entendit soudainement, dans le silence pesant de la comptabilité, un bruit sourd en cascade. Tout un rayonnage de libres était tombé à terre.

Lothar, surpris, sursauté sur son séant et se tourna bien vite en fronçant les sourcils vers Adelheid. Lorsqu'il vit les ouvrages à terre, il se leva rapidement et se dirigea d'un pas décidé vers la fillette, en enlevant la boucle de son ceinturon. Arrivé à proximité d'Adelheid, il leva le bras dans lequel on pouvait voir le martinet improvisé et s'apprêtait à fouetter son écuyère pour la punir quand, baissant le regard pour mieux viser, ses yeux tombèrent sur quelque chose qui l'intéressa au plus au point.

Il s'écria : "Sylas ! Le livret de compte ! Je l'ai trouvé, nom d'un Ogrin en rut !"

Et, tout content de sa trouvaille, son visage changea foncièrement d'expression et il s'empressa de regarder Adelheid, avec un air mi-réprobateur, mi-soulagé :
"Tu l'as échappé belle pour cette fois ! Ramasse donc ça et réajuste moi ce ceinturon, j'ai les braies qui descendent toutes seules !"


............................

De l'autre côté des murs, un attroupement hétéroclyte s'était massé dans une petite ruelle, attenante à la boutique du tanneur du village, à proximité des murs, à mi-chemin entre l'endroit où l'homme-chien disait avoir vu une colonne s'avancer vers le donjon, et la porte de la haute-cour de la motte.

Le Gnome, l'Urza, le Tobog et l'Elfe, quatre larrons qui auraient bien pu constituer l'équipe d'une mauvaise blague, épiaient silencieusement les environs. Il n'y avait plus rien de mouvant en haut des murailles, ni d'ailleurs à l'extérieur des murs. La nuit était noires quoique les ruelles fussent assez bien éclairées par les astres de la nuit.
Narakäsh : "Il sont passés par là. Une intrusion, à n'en pas douter."
Akshan : "C'est le moment de sauver la vie de notre employeur et de lui montrer notre caractère indispensable. Combien d'hommes se sont infiltrés dans les murs ?"
Narakäsh : "Difficile à dire... Une grosse douzaine ? Une vingtaine peut-être ?"
Akshan : "Contre quatre mercenaires ne se connaissant pas et n'ayant pas l'habitude de se battre ensemble ... Une situation compliquée, mais non impossible. Hâtons-nous sans précipitation ! Quelqu'un a-t-il une suggestion de plan d'action ?"

Ingmar après avoir mûrement réfléchis, et avec une perspicacité aussi vive que ses jambes, se disait que évidement attaquer cet attroupement de face à 4 contre 20 n'étais pas une bonne idée. C'est pourquoi il comptait y aller seul. Mais pas pour se battre.

Il se retourna vers ses "camarades" et leur proposa son plan ingénieux.

Ingmar : "J'avo une idée ! 4 cont' 20 c'pô gagné, même en embuscade ! Mais pourquoi on f'rait pas diversion ? Faire croire qu'on a vu l'seigneur se barrer dans l'ombre alors qu'il est toujours dans l'chateau ? Ou bien je me montre et je les insulte et j'me casse en sprintant ? Et z'en profitez pour faire sortir l'seigneur d'là ?"

Il attendit quelques secondes et reprit :

"Oh et s'cusez mon accent, c'pas crédible pour de la stratégie mais j'avo pô le choix voyez ?"

Puis il attendit la réaction de ses comparses.

Le majordome ne réagit pas au vacarme qui suivi la chute d’Adelheid. Bien qu’elle ait été dotée d’une adresse impressionnante pour son jeune âge, Sylas la savait également capable de prendre des décisions totalement irréfléchies. Ainsi ne s’étonna-t-il pas de l’imaginer grimpant le long d’un rayonnage afin d’attraper un livre hors de son atteinte.

Il tourna les yeux vers Lothar lorsque celui-ci se leva.

Sylas : « Voyons, Seigneur, vous savez bien qu’il s’agit encore des pitreries de votre écuyère. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de s’en souci… »

Devant le manque total de réaction de Lothar, Sylas commença à s’inquiéter pour la suite des événements. Le tintement métallique du ceinturon ne laissant pas vraiment de place au doute, il se leva et s’apprêta à convaincre Lothar qu’une punition non corporelle pourrait être plus efficace. Il fut cependant coupé par l’exclamation du Seigneur.

Lothar wrote:Il s'écria : "Sylas ! Le livret de compte ! Je l'ai trouvé, nom d'un Ogrin en rut !"

Sylas s’approcha, jeta un regard au livre et répondit.

Sylas : « Étrange, je suis pratiquement sûr d’avoir regardé sur cette étagère tout à l’heure… »

Puis il adressa un sourire à la jeune fille en lui tendant la main pour l’aider à se relever et ajouta.

Sylas : « Enfin, à mon âge, ma vue n’est plus ce qu’elle était. Il n’est pas si surprenant que je ne l’aie pas vu, surtout dans cette pénombre. En tous cas, nous allons enfin pouvoir travailler convenablement. Avec un peu de chance, nous aurons même la possibilité de nous reposer une heure ou deux avant le départ. »